RELIGION
Ensemble de croyances ou de dogmes et de pratiques cultuelles qui constituent les rapports de l'homme avec la puissance divine (monothéisme) ou les puissances surnaturelles (polythéisme, panthéisme).

Quelques personnes ne font pas le lien entre la religion (l'Islam) et le fait d'appartenir à cette religion (être Musulman).

Il est donc indispensable de rappeler que :
// Etre Chrétien, c'est adhérer à la foi chrétienne, au message du Christ (Le Chrétien peut être Catholique, Orthodoxe, Protestant...).
(Les termes liés : christianisme, chrétienté, religion chrétienne...)
  // Etre Juif = être de confession juive (Judaïsme, religion juive..)
  // Etre Musulman = être de confession musulmane, adhérer à la foi islamique. (ATTENTION : dans cette acception, « islamique » ne signifie pas extrémisme. « Islamique » est un adjectif devant lequel on peut faire figurer des noms tels « Loi », « Foi », « Droit », « Culture », « Art », mais également « Mouvement » ou « Parti » (politico-religieux généralement), « Terrorisme »... D'où une certaine confusion !)
Musulman équivaut donc pour les autres religions à Chrétien, Juif, Boudhiste...

Rappelons également que, par souci d'honnêteté intellectuelle et de respect de chacun, on ne doit pas confondre les personnes qui adhèrent à une religion, quelle qu'elle soit, avec ceux qui, au sein de ces mouvements religieux, professent des discours extrémistes (Cf. Fondamentalisme) !
Un Musulman n'est pas un islamiste (au sens politico-religieux du terme), de même que les « islamistes » ne représentent pas les Musulmans du monde.
Un parrallèle pourrait être fait avec certains mouvements extrémistes Chrétiens ou Juifs, qui ne représentent pas leurs religions respectives, mais seulement l'expression d'une minorité.
 
FOI
Du latin fides = engagement, lien
Fait de croire en Dieu, en des vérités religieuses révélées.
// En Islam (religion musulmane), les pensées comme les actes d'un Musulman sont perçues comme étant un accomplissement de la foi (notamment le respect de la profession de foi, les « 5 piliers de l'Islam »).
  // Par principe, la foi (ou engagement) est un choix individuel mûrement réfléchi en dehors de toute contrainte. L'Islam ne contraint donc personne à l'adopter, comme le proclame le Coran : « Nulle contrainte en religion » (S.2, v.256).
  // La profession de foi musulmane (Shahada) tient en deux courtes phrases :
« ilaha illa'Llah Muhammadun rasulu'Llah » (Il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu, et Muhammad est son prophète).
  // La foi est le pilier essentiel sur lesquelles reposent les religions juive et chrétienne : la foi est ici l'affirmation d'une différence de nature entre Dieu et l'Homme.
  // Il est important de faire la différence entre l'esprit d'une foi religieuse (l'islam ou le christianisme) et ce qu'une société (la société musulmane ou la chrétienté) en fait dans la pratique.
 
ISLAM
« Soumission à Dieu (Allah) », l'Islam (de la racine arabe Salam = paix, salut) a été révélé à Mahomet au travers du Coran (VIIème siècle après Jésus-Christ).
L'Islam est la dernière religion universelle apparue à la suite du judaïsme et du christianisme, déjà connus dans le contexte de l'Arabie antique.
// L'islam se veut une religion de réconciliation avec Dieu.
  // La nouvelle religion vient « sceller » (parachever) le message des deux précédentes religions.
  // Le prophète et le Livre Sacré (Coran) viennent mettre fin aux luttes tribales entre Arabes, et font de ces derniers une nation en leur donnant une langue unifiée, l'arabe.
  // L'unicité absolue de Dieu est le dogme fondamental de l'islam.
  // L'islam prône que l'être humain est doté du libre arbitre nécessaire pour obéir ou non aux commandements divins, face auxquels il se trouve seul, sans clergé intercesseur entre lui et Dieu.
  // La notion de communauté (Oumma) des musulmans est centrale : elle transcende les clivages ethniques et sociaux, et assure la défense des musulmans. « L'effort » de la guerre sainte (qui n'est pas un commandement), permet l'élargissement de l'oumma.
  // A la fois religion et Etat, l'islam, au travers de la loi islamique (chariah) est présent dans tous les apsects de la vie publique et privée du musulman.
  // L'Islam dans le monde : la majorité des musulmans vit à l'est du Pakistan (en Asie Centrale). 30 % des Musulmans vivent dans le sous-continent Indien, 20 % en Afrique sub-saharienne, 17 % en Asie du Sud-Est, 18 % dans le monde arabe, 10 % dans l'ex-Union Soviétique et en Chine. La Turquie, l'Iran et l'Afghanistan contiennent 10 % des musulmans non-arabes du Proche-Orient. Bien qu'il existe des minorités musulmanes dans chaque pays du monde, jusqu'en Amérique Latine et Australie, les plus importantes minorités se trouvent en Ex-Union Soviétique, Inde et Afrique centrale, et Etats-Unis (6 millions). En Europe, on en compte plus de 30 millions.
Voir la carte
  // Les Cinq Piliers de l'Islam (obligations et préceptes fondamentaux de l'islam, obligatoires pour tous les musulmans) :
- la « profession de foi » (chahadah) attestant qu'« il n'y a pas d'autre dieu hormis Dieu (Allah) et (que) Mahomet est le Messager de Dieu »
- les cinq prières (salat) quotidiennes ;
- l'aumône (zakah) dans les proportions prescrites ;
- le jeûne (saoum) du mois de ramadan ;
- le pélerinage à la Mecque (hadj) au moins une fois dans sa vie pour quiconque - homme ou femme - en est capable physiquement et matériellement.
  // La guerre sainte (djihad), contrairement à certaines idées reçues, n'est pas un pilier canonique de l'islam.
Pour en savoir plus sur l'Islam :
- Sur les origines et les doctrines de l'Islam, voir le site Medintelligence : définitions - Doctrines - Théologies - Schismes - Courants de l'Islam
- Le Monde Diplomatique propose un dossier complet sur l'Islam : de nombreux articles permettent de faire un tour du monde de l'Islam et de la poussée islamiste au sein de populations musulmanes dans la monde
 
MUSULMAN
Appelés Mahométans jusqu'au 19ème siècle, les Musulmans sont ceux qui adhèrent à l'islam, religion révélée à Mahomet au VIIème siècle de notre ère.

Quelques personnes ne font pas le lien entre la religion (l'Islam) et le fait d'appartenir à cette religion (être Musulman).

Il est donc indispensable de rappeler que :
// Etre Chrétien, c'est adhérer à la foi chrétienne, au message du Christ (Le Chrétien peut être Catholique, Orthodoxe, Protestant...).
(Les termes liés : christianisme, chrétienté, religion chrétienne...)
  // Etre Juif = être de confession juive (Judaïsme, religion juive..)
  // Etre Musulman = être de confession musulmane, adhérer à la foi islamique. (ATTENTION : dans cette acception, « islamique » ne signifie pas extrémisme. « islamique » est un adjectif devant lequel on peut faire figurer des noms tels « Loi », « Foi », « Droit », « Culture », « Art », mais également « Mouvement » ou « Parti » (politico-religieux généralement), « Terrorisme »... D'où une certaine confusion !)
Musulman équivaut donc pour les autres religions à Chrétien, Juif, Boudhiste...
Rappelons également que, par souci d'honnêteté intellectuelle et de respect de chacun, on ne doit pas confondre les personnes qui adhèrent à une religion, quelle qu'elle soit, avec ceux qui, au sein de ces mouvements religieux, professent des discours extrémistes (Cf. Fondamentalisme) !
Un Musulman n'est pas un islamiste (au sens politico-religieux du terme), de même que les « islamistes » ne représentent pas les Musulmans du monde.
Un parrallèle pourrait être fait avec certains mouvements extrémistes Chrétiens ou Juifs, qui ne représentent pas leurs religions respectives, mais seulement l'expression d'une minorité.
 
ARABES
Définition d'un dictionnaire « classique » :
Ensemble des populations formant une « nation » et réparties dans 22 états du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (env. 230 millions). A une souche qu'on localise dans la péninsule arabique se sont agrégées de nombreuses populations arabisées au fil du temps.
// Sont Arabes ceux qui :
- parlent une variante de la langue arabe et, en même temps, considèrent que c'est leur langue « naturelle », celle qu'ils doivent parler, ou bien, sans la parler, la considèrent comme telle. ;
- regardent comme leur patrimoine l'histoire et les traits culturels du peuple qui s'est appelé lui-même et que les autres ont appelé Arabe, ces traits culturels englobant depuis le VIIème siècle l'adhésion massive à la religion musulmane (qui est loin d'être leur exclusivité) ;
revendiquent l'identité arabe, ont une conscience d'arabité.
  // Un Arabe n'est pas obligatoirement de religion musulmane
  // Tous les Musulmans ne sont pas arabes : aujourd'hui, les Arabes sont minoritaires au sein de la communauté des musulmans (Islam) : ils représentent environ 230 millions de musulmans sur une communauté de 1,3 milliards d'habitants répartis dans le monde.
Pour en savoir plus sur le monde arabe :
- Visiter le site et l'Institut du Monde Arabe www.imarabe.org : le monde arabe, histoire et devenir. Chaque pays est présenté sous forme de fiche. Comme son nom l'indique, ce site n'a pas vocation à présenter l'Islam dans le monde, mais uniquement la « sphère arabe », géographiquement limitée à l'Afrique du Nord, quelques états d'Afrique noire, et la sous-région du Moyen-Orient.

- Lire l'excellent ouvrage de Maxime Rodinson, Les Arabes. Une analyse d'une intelligence rare et d'une clarté limpide !!
« Qui ne s'intéresse aux Arabes, quand ce ne serait que pendant les intervalles où le projecteur infiniment mobile de l'actualité arrête sur eux son faisceau, le temps d'un fulgurant événement ?
Ces intervalles se sont d'ailleurs multipliés depuis deux ou trois décennies jusqu'à former une page de temps presque sans discontinuités. (...) Cependant, les ignorances sont aussi largement répandues que les discours. (...) Ce livre a pour but de remédier - partiellement - à ces ignorances en apportant une information précise, puisée aux meilleures sources, je crois (...). Mais comprendre n'implique pas plus complaisance ou servilité, amour total et aveuglement que malveillance et dénigrement. Tout peuple comprend ses héros et ses crapules, ses sages et ses fous, chacun a contribué au trésor positif commun de l'humanité et aussi a commis collectivement des fautes, des erreurs, des crimes.
 »
Maxime Rodinson, préface à l'édition de 1985 - Presses Universitaires de France
 
CORAN (al-Qur'an)
Mot issu de la racine arabe qara'a, « lire », « réciter à haute voix ».
Le Coran est le livre sacré de tous les musulmans, directement révélé par Allah à Mahomet. C'est la source primordiale de la loi religieuse (Chariah) qui englobe toutes les actions humaines.
// Le thème central du Coran est
- la célébration de l'unicité de Dieu,
- la célébration de son action,
- la nécessaire « soumission » (sens du mot « Islam ») à sa volonté
- la célébration de la mission prophétique de Mahomet (VIIème siècle de notre ère).
  // Dieu y « parle » directement à Mahomet par l'intermédiaire de l'Archange Gabriel.
  // Le Coran est en quelque sorte le « prolongement » mais surtout « l'achèvement » de la Bible et des Evangiles. On y retrouve des références à la création biblique du Monde (Adam, Eve, Caïn, le Jugement Dernier, Satan...), ainsi que de nombreuses références aux prophètes de la Bible et des Evangiles : Abraham, Salomon, Moïse, Jésus.

Pour en savoir plus sur le Coran
AVERTISSEMENT : comme tout texte sacré, le Coran est sujet à de multiples interprétations selon les courants de pensée existant.
Toute personne désireuse d'en savoir plus sur le Coran et l'Islam pourra contacter directement la Mosquée de Paris (ou autre), qui organise régulièrement des conférences ouvertes au public.
- Le site de l'Association des Etudiants Musulmans de l'Oregon State University propose une recherche lexicographique (par mot clef) dans le Coran.
- Yahoo propose, dans son « Encyclopédie » une série d'articles sur le Coran : L'histoire du Coran / L'élaboration des textes écrits / Le Coran et la civilisation musulmane.
- Pour une lecture complète du Coran, le site Islam en France propose l'intégralité du texte sacré.
 
CHARIAH (ou Shariah)
Le mot provient d'une racine arabe signifiant « la voie prescrite ».
La chariah est la totalité des commandements de Dieu, tels qu'ils sont énoncés dans le Coran et les Traditions.
// Pour guider une multitude de peuples aux traditions variées devenus musulmans, les oulémas (savants en sciences religieuses) ont élaboré une « science de la chariah » (fiqh), censée répondre à tous les problèmes des coyants, même les problèmes plus quotidiens. La chariah détaille en particulier ce qui est :
- obligatoire ;
- recommandé ;
- neutre ou permis ;
- non prohibé mais déconseillé ;
- enfin ce qui est strictement interdit (haram)
  // Ces prescriptions concernent tous les aspects de la vie humaine et de la relation à Dieu : le culte et les Cinq Piliers, la vie sociale (droit privé et pénal, interdits alimentaires).
  // Diversité de la chariah en Islam : dans certaines régions de l'islam (Indonésie, monde berbère) la chariah est limitée par la vigueur des coutumes.
  // Dans les sociétés musulmanes modernes : les systèmes politiques de nombreux états musulmans sont bien souvent calqués sur ceux de l'Europe.
L'application stricto sensu de la chariah est, dès lors, quasiment impossible.
  // Les fondamentalistes, revendiquant une réislamisation de la société, ont pour objectif d'imposer l'application de la chariah comme unique source du droit.
  // La chariah est « interprétée » différemment selon les cultures et traditions ancestrales propres à chaque société islamisée. Ainsi, malgré la rigueur imposée en 1979 en Iran lors de la Révolution islamique, on n'a jamais atteint dans ce pays cette « somme d'interdits » imposés en Afghanistan par les Talibans depuis 1996-1997.
 
SUNNA
En arabe, Sunna signifie « usage », « coutume », et le terme recouvre les pratiques des nations en général.
Dans le Coran et les Traditions, la Sunna désigne les actes et les paroles de Mahomet.

Le courant majoritaire de l'Islam qui s'appuie sur la Sunna est le Sunnisme.
 
LES CINQ PILIERS DE L'ISLAM
Les Cinq Piliers de l'Islam (obligations et préceptes fondamentaux de l'islam, obligatoires pour tous les musulmans) :
// la « profession de foi » (chahadah) attestant qu'« il n'y a pas d'autre dieu hormis Dieu (Allah) et (que) Mahomet est le Messager de Dieu »
  // les cinq prières (salat) quotidiennes ;
  // l'aumône (zakah) dans les proportions prescrites ;
  // le jeûne (saoum) du mois de ramadan ;
  // le pélerinage à la Mecque (hadj) au moins une fois dans sa vie pour quiconque - homme ou femme - en est capable physiquement et matériellement.
 
DJIHAD
Le mot arabe djihad, que l'on traduit par « guerre sainte », signifie d'abord « effort (contre ses passions) ».
Ce mot est tiré de la même racine que idjtihad, un principe du droit.
Le concept de guerre sainte fut codifié par des juristes sunnites dans le contexte de l'expansion musulmane, aux VIIème et VIIIème siècles de notre ère.
// L'objectif de la guerre sainte est d'étendre l'islam et son territoire ou de le défendre (contre les Byzantins, et plus tard contre les Croisés, comme le fit l'émir Saladin au XIIème siècle).
  // Elle doit être menée par les adultes mâles « en nombre suffisant ».
  // Ceux qui meurent au cours du djihad sont des « martyrs » promis au paradis.
  // Contrairement à certaines idées reçues, la guerre sainte n'est pas un pilier canonique de l'islam, sauf chez certaines « sectes » extrémistes dérivées de l'islam.
  // Selon la sunna (actes et paroles de Mahomet, que l'on pourrait traduire pas usage, ou coutume) le djihad doit être précédé d'une exhortation aux incroyants à se convertir (les Gens du Livre (Juifs et Chrétiens) ne sont pas concernés, leur statut leur permettant de conserver leur religion).
  // Il est théoriquement impossible de diriger la guerre sainte contre des musulmans, mais ce précepte fut souvent violé au cours de l'histoire par opportunisme politique, et il l'est aujourd'hui par nombre de mouvements intégristes.

Pour en savoir plus sur le Djihad :
- Dictionnaire élémentaire de l'Islam : article Djihad
- Les différentes formes (et sens) du mot djihad : le Djihad en Islam
- Le mot Djihad dans le Coran
 
ISLAMISME (ou intégrisme musulman, ou fondamentalisme)
Dans les pays musulmans, l'intégrisme prône un retour aux sources de la chariah et à l'âge d'or de Mahomet et des premiers califes.
L'intégrisme constitue un phénomène récurrent depuis l'apparition de l'Islam.
// Courant essentiellement politique, l'integrisme conteste le pouvoir en termes religieux, défendant la nature théocratique (pouvoir politique détenu par les religieux) de l'Etat musulman.
  // De ce fait, les intégristes considèrent les gouvernants actuels des Etats musulmans comme étant impies (méprisant la religion - incroyants).
  // C'est par la guerre sainte (théoriquement proscrite contre des musulmans) que les intégrismes du présent et du passé prétendent s'imposer.
  // Les intégristes prônent :
- l'application intégrale de la chariah à tous les aspects de la vie quotidienne et politique ;
- la rupture avec l'Occident ;
- l'instauration d'un Etat islamique « authentique ».
  // La nébuleuse intégriste actuelle englobe des organisations très diverses, souvent violemment rivales, comme au Pakistan et en Afghanistan.
  // L'intégrisme se caractérise par des conceptions intransigeantes, intolérantes et manichéistes (Occident = Satan), voire xénophobes ou meurtrières contre les Gens du Livre (Juifs et Chrétiens), pourtant respectés en Islam.
Pour en savoir plus sur l'Islamisme :
- Voir le site Medea, agence de presse spécialiste du Moyen-Orient
- Une page intéressante sur le thème « Islamisme et racisme sur le site Anti-rev (pour Anti-révisionnisme) »
- Un article intéressant sur l'évolution du Hamas, passant de mouvement à « vocation » sociale à un mouvement à caractère politique : « Islamisme et violence : le cas de la Palestine », sur le site Conflits.org.
 
SUNNISME
Courant majoritaire de l'Islam qui s'appuie sur la Sunna (usage, coutume, = actes et paroles de Mahomet).
// Les Sunnites sont ceux qui obéissent à la théorie et à la pratique de la Sunna.
  // Ils représentent donc les musulmans « orthodoxes » (en conformité avec la doctrine originelle de l'Islam).
  // Dans le monde, 90 % des musulmans sont sunnites, et 10 % chiites.

On peut distinguer quatre grandes doctrines et écoles d'interprétation (Madhab) au sein du mouvement sunnite :
// Les Hanafites (de Abu Hanifa, mort en 767) : ils accordent beaucoup d’importance au jugement personnel du croyant lorsqu’il s’agit de déterminer ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Ainsi, ils peuvent être considérés comme les moins rigides dans leur interprétation de l’islam.
Ce sont pour la plupart les musulmans de Turquie, d’Inde, du Pakistan,...
  // Les Malikites (de Malik ibn Anas, mort en 796) : ils se basent sur le droit musulman en vigueur à Médine du temps du Prophète Mahomet (VIIème siècle). Ils accordent également une forte importance à l’opinion personnelle et se retrouvent principalement en Afrique du nord et au Soudan.
  // Les Shafiites (du juriste musulman Al Shafii, mort en 820) : leur doctrine accorde beaucoup d’importance au droit musulman. Cette doctrine se retrouve dans le Golfe persique et en Indonésie.
  // Les Hanbalites (de Ahmad ibn Hanbal, mort en 855) : ce sont les plus rigoureux et les plus conservateurs dans leur vision de l’islam.
Leur doctrine repose sur une interprétation littérale stricte du Coran.
Ce mouvement se retrouve essentiellement en Arabie Saoudite.
 
CHIISME (ou shiisme)
Au début (VIIème siècle), il s'agissait d'un mouvement politique « légitimiste » lié à la succession de Mahomet, le « Parti d'Ali » (chiat Ali)
Puis ce mouvement connut des subdivisions, et fut essentiellement assimilé à l'Iran actuel.
// Pour les chiites, le califat, héréditaire, revient de droit aux descendants de Mahomet. Celui-ci aurait désigné pour successeur son cousin et gendre Ali.
  // Quatrième Calife musulman (656-661) et premier immam chiite, Ali est finalement défait et assassiné par des opposants.
  // Ses deux fils prirent sa succession, mais furent également assassinés.
  // Le « martyre » de Hussein, second fils de Ali, est à l'origine d'un véritable culte, paré d'une dimension messianique où le don de soi permet le salut du monde.
  // Chez les chiites, un clergé se met en place, dirigé par des mollahs et des imams, véritables intercesseurs entre les hommes et Dieu (ce qui n'existe pas chez les sunnites). La place des imams est centrale pour le chiisme, puisque ceux-ci continuent le cycle des prophètes qui, pour les sunnites, est clos avec Mahomet.
  // Le chiisme forme pour certains une véritable « religion à part entière », notamment en raison des spécificités propres à la culture iranienne et aux croyances et superstitions qui lui sont propres.
  // Le chiisme représente 10 % des musulmans du monde.

Le chiisme est divisé en 3 grands courants, parfois sensiblement différents les uns des autres. Les divisions dans le chiisme tiennent non seulement à la définition de la lignée des imams, mais aussi à leur rôle :
// Pour les chiites Duodécimains ou imamites (iraniens, chiites irakiens et libanais), douze imams se sont succédé tenant leur pouvoir de Dieu. Le dernier, Mohamed, mort en 874, s'est « retiré » et reviendra sous le nom de Mahdi (« Celui qui est bien guidé ») pour instaurer un règne de justice et de vérité.
On rejoint là le thème majeur du Jugement Dernier annoncé par le Messie, dans les religions juive et chrétienne.
  // Les zaydites ne reconnaissent que cinq imams, dont la désignation tient surtout à leurs qualités personnelles ; ils rejettent le dogme de l'imam caché. Plusieurs dynasties zaydites ont régné dans l'histoire, en particulier au Yémen, à Sanaa, de 1592 à 1962.
  // Les Ismaéliens ou « Septimaniens » limitent à sept le nombre des Imams légitimes. Leur chef religieux est l'Aga Khan. Ils se subdivisent en plusieurs groupes dissidents et sectes :
- Les Nizarites, que l'histoire connaît mieux sous le nom de la secte des Assassins, forment une branche du chiisme ismaélien. (Voir définition)
- Les Alaouites (ou noseïris) : ont intégré diverses croyances provenant d'autres religions (Christianisme et Hindouisme). Plus d'1,5 millions de Syriens sont Alaouites (environ 10 % de la population, dont la famille Assad, au pouvoir depuis les années 70).
- Les Druzes (Syrie, Liban, Israël) sont également issus de la branche ismaélienne du chiisme mais en sont si éloignés que beaucoup ne les considèrent plus comme des chiites ni même parfois comme des musulmans.

Pour en savoir plus sur le Chiisme :
- Lire l'article « chiisme » du Dictionnaire de civilisation musulmane, de Yves Thoraval (Ed. Larousse)
- Une page du site Medea (Agence Europe - Agence internationale d'information) donnant de nombreux détails sur la signification et les différentes branches du chiisme
- Ne pas ignorer le livre de René Kalisky, « L'Islam, origine et essor du monde arabe », aux éditions Marabout Histoire
 
WAHABISME
Mouvement politico-religieux intégriste, le wahabisme est né en 1744 en Arabie de l'alliance d'un prédicateur rigoriste (Mohammed Ibn Abd-el Wahab) et d'un chef tribal, Mohamed Ibn Séoud (A l'origine des Séoud, fondateurs de l'Arabie Saoudite (ou Séoudite).
// Ibn Wahab est partisan du retour à la pureté originelle de l'islam.
Il condamne les pratiques populaires, interdit le tabac, la musique, la moindre proximité publique entre hommes et femmes et impose le port de la barbe « islamique » aux hommes.
  // Pour les wahabites, les écoles traditionnelles sunnite et chiite sont considérées comme étant trop « tièdes » ou « hérétiques ». Ainsi, Ibn Wahab proclama la guerre sainte (djihad) contre ces deux courants principaux de l'islam au XVIIIème siècle.
  // On peut considérer le wahabisme comme la première grande manifestation moderne de réveil de l'Islam arabe au 18ème siècle, qui inspira de nombreux mouvements politico-religieux luttant contre la domination turque et l'influence des puissances européennes.

Aujourd'hui, l'Arabie Séoudite, dotée d'énormes moyens finanaciers et politiques, s'efforce par divers moyens, dont les organisations panislamiques qu'elle domine, de propager la doctrine Wahabite et sa vision de la société dans tout le monde musulman.
Le wahabisme joue incontestablement un rôle de premier plan dans le renouveau intégriste actuel.

En 1990-1991, lors de la guerre du Golfe, l'Arabie Séoudite, en acceptant notamment la présence de soldats non musulmans et occidentaux sur ses terres, à contrevenu à l'une des règles essentielles de l'islam rigoriste wahabite. Rappelons que c'est là l'un des nombreux griefs que portent Oussama Ben Laden et ses proches (wahabites saoudiens ou yéménites) à l'égard de l'Arabie Saoudite et des Etats-Unis.

Pour en savoir plus :
- sur l'Arabie Séoudite, consulter le site de l'Institut du Monde Arabe, imarabe.org
- Le Monde Diplomatique propose également un article sur l'Arabie de la famille Séoud aujourdhui.
 
FONDAMENTALISME
Tendance de certains adeptes d'une religion à revenir à ce qu'ils considèrent comme fondamentale, originel.

Le terme fondamentalisme vient de la dénomination donnée aux États-Unis à un groupe protestant qui soutenait la vérité littérale de la Bible et publiait, vers 1910, un bulletin périodique appelé « The Fundamentals », nom initialement associé à des mouvements chrétiens, de tendance ultraconservatrice et rigoriste, qui sert de référence à d'autres fondamentalismes protestants et à l'intégrisme catholique du XXème siècle, principalement en France.

Il s'est ensuite largement appliqué à des phénomènes religieux très différents dans lesquels se produisent des interrelations extrémistes entre la sphère religieuse et la sphère politique.

Parallèlement à l'importance politique acquise par les groupes islamistes, la dénomination unitaire « fondamentalisme » est utilisée indifféremment pour désigner différents mouvements de « fondamentalistes islamiques », le tout se confondant avec « l'intégrisme islamique », « l'islamisme », « le terrorisme », par un amalgame linguistique utilisé à partir de 1970 pour diaboliser un « ennemi islam » stéréotypé.

Dans le domaine des fondamentalismes religieux, qu'ils soient islamiques, chrétiens ou judaïques, il convient de distinguer différentes catégories : des fondamentalismes chrétiens comme le « national catholicisme », ou de nombreux aspects de l'inquisition jusqu'aux fondamentalismes islamiques dans lesquels existe une grande prolifération de mouvements et de dirigeants islamistes : le fondamentalisme neo-hanbalita wahabi en Arabie centrale au milieu du XVIIIe siècle, ultérieurement wahabisme, réapparu au XXème siècle ; Hassan al Banna (monde arabe) et Abul ala-Maududi (Inde) ; les frères musulmans (1927) ; les « Nahda » ; al « Dawa » Irak (1956) et Dubaï; Hezbollah iranien, Liban (1980), le mouvement palestinien Hamas ; le FIS (1991) en Algérie ; le Nahda tunisien ; le mouvement marocain Justice et Charité ; Islam el Bashir du Soudan ; Elkadi Husein du Pakistan ; Yamaa Islamiya du Liban ; le parti islamique d'Iraq ; les taliban en Afghanistan ; les collectifs islamiques et la Ligue de la prédication (Dawa) en Europe et aux États-Unis, entre autres.
(Source : projet de rapport sur les femmes et le fondamentalisme (2000/2174(INI)) de la Commission des droits de la femme et de l'égalité des chances du Parlement européen.)


Pour en savoir plus :
- Mokthar Ben Barka, Jean-Paul Willaime, Les nouveaux rédempteurs. Les fondamentalisme protestant aux Etats-Unis, Les Editions de l'atelier / Les Editions ouvrières, 1998
- L' Amérique entre la Bible et Darwin de Dominique Lecourt, Quadrige, Presses Universitaires de France, 1998
- Les ouvrages sur l'intégrisme islamique sont présentés dans la rubrique Livres.
 
FRÊRES MUSULMANS Ikhwan el-Mouslimin
Confrèrie politico-religieuse fondée en Egypte en 1929 par Hassan el-Banna, pour un retour intégral à l'observance du Coran et de la tradition islamique, considérés comme la base nécéssaire et suffisante de toute la vie privée et publique.

Les Frères musulmans luttaient contre l'influence de l'Occident, mais ils ne repoussaient nullement le progrès moderne dans les domaines scientifique et technique ; ils aspiraient à un ordre de justice sociale aussi éloigné du capitalisme que du communisme.
En raison de leur opposition à l'Angleterre, les Frères musulmans entrèrent dès 1940 en relation avec les agents de l'Axe.
C'est à cette époque que le « guide suprême », Hassan el-Banna, doubla son mouvement d'une organisation secrète de saboteurs et de terroristes ; ce sont ces commandos qui assassinèrent les Premiers ministres Ahmed Maher (févr. 1945) et Nokrachy pacha (déc. 1948). En représaille de ce dernier attentat, le gouvernement fit assassiner Hassan el-Banna (fév. 1949).

Les Frères musulmans, qui avaient étendu leurs ramifications dans tout le monde arabe (on a diversement estimé leurs effectifs : entre 200 000 et 2 millions !), contribuèrent à préparer la chute du roi Farouk, en 1952.
Leurs conceptions théocratiques ne tardèrent pas à s'opposer à celles des officiers du Conseil de la Révolution Nasser...).
Leur confrèrie fut alors dissoute en janv. 1954, et, à la suite d'un attentat manqué contre le colonel Nasser (oct. 1954), plusieurs de ses chefs furent assassinés. Les Frères musulmans conservèrent néanmoins une activité occulte tant en Egypte qu'en Syrie.
En 1981, l'assassinat du président Sadate leur fut attribué.

La vague d'intégrisme qui menace l'équilibre de l'ensemble du monde musulman ne peut être dissociée de l'activité de la confrèrie des Frêres Musulmans, dont les idées influencèrent bon nombre d'autres mouvements aujourd'hui puissants dans différents pays.
(Source : article extrait du Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire de Michel Mourre, Editions Bordas)


Pour en savoir plus :
- Lire l'ouvrage de Olivier Carré et Gérard Michaud, Les Frêres Musulmans, Egypte et Syrie (1928-1982), Editions Gallimard-Julliard, Coll. Archives, 1983
 
SOURCES
- Yves Thoraval, Dictionnaire de civilisation musulmane - Editions Larousse, coll. Références - 1995

- Maxime Rodinson, Les Arabes, PUF, 3ème édition, 1985

- Edgard Weber, Georges Reynaud, Croisade d'hier, djihad d'aujourd'hui : théorie et pratique de la violence dans les rapports entre l'Occident chrétien et l'Orient musulman - Editions du Cerf, Paris, 1989

- Dictionnaire universel francophone - http://www.francophonie.hachette-livre.fr

- Petit Larousse illustré, édition 2000

- Le Grand Atlas des Religions, Encyclopaedia Universalis, 1988

- René Kalisky, L'Islam, origine et essor du monde arabe - Editions Marabout, coll. Histoire - 1987
 
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