RELIGION
Ensemble de croyances ou de dogmes et de pratiques cultuelles qui constituent
les rapports de l'homme avec la puissance divine (monothéisme) ou
les puissances surnaturelles (polythéisme, panthéisme).
Quelques personnes ne font pas le lien entre la religion (l'Islam) et le
fait d'appartenir à cette religion (être Musulman).
Il est donc indispensable de rappeler que :
|
// Etre Chrétien, c'est
adhérer à la foi chrétienne, au message du Christ
(Le Chrétien peut être Catholique, Orthodoxe, Protestant...).
(Les termes liés : christianisme, chrétienté,
religion chrétienne...) |
|
// Etre Juif = être de
confession juive (Judaïsme, religion juive..) |
|
// Etre Musulman = être
de confession musulmane, adhérer à la foi islamique.
(ATTENTION : dans cette acception, « islamique »
ne signifie pas extrémisme. « Islamique »
est un adjectif devant lequel on peut faire figurer des noms tels
« Loi », « Foi », « Droit »,
« Culture », « Art »,
mais également « Mouvement » ou « Parti »
(politico-religieux généralement), « Terrorisme »...
D'où une certaine confusion !)
Musulman équivaut donc pour les autres religions à Chrétien,
Juif, Boudhiste... |
Rappelons également que, par souci d'honnêteté intellectuelle
et de respect de chacun, on ne doit pas confondre les personnes qui adhèrent
à une religion, quelle qu'elle soit, avec ceux qui, au sein de ces
mouvements religieux, professent des discours extrémistes (Cf. Fondamentalisme) !
Un Musulman n'est pas un islamiste (au sens politico-religieux du terme),
de même que les « islamistes » ne représentent
pas les Musulmans du monde.
Un parrallèle pourrait être fait avec certains mouvements extrémistes
Chrétiens ou Juifs, qui ne représentent pas leurs religions
respectives, mais seulement l'expression d'une minorité. |
|
FOI
Du latin fides = engagement, lien
Fait de croire en Dieu, en des vérités religieuses révélées.
|
// En Islam (religion musulmane),
les pensées comme les actes d'un Musulman sont perçues
comme étant un accomplissement de la foi (notamment le respect
de la profession de foi, les « 5 piliers de l'Islam »). |
|
// Par principe, la foi (ou engagement) est un choix individuel
mûrement réfléchi en dehors de toute contrainte.
L'Islam ne contraint donc personne
à l'adopter, comme le proclame le Coran : « Nulle
contrainte en religion » (S.2, v.256). |
|
// La profession de foi musulmane
(Shahada) tient en deux courtes phrases :
« ilaha illa'Llah Muhammadun rasulu'Llah » (Il
n'y a pas d'autre Dieu que Dieu, et Muhammad est son prophète).
|
|
// La foi est le pilier essentiel sur lesquelles reposent les religions
juive et chrétienne : la foi est ici l'affirmation d'une
différence de nature entre Dieu et l'Homme. |
|
// Il est important de faire la différence
entre l'esprit d'une foi religieuse (l'islam ou le christianisme)
et ce qu'une société (la société musulmane
ou la chrétienté) en fait dans la pratique. |
|
|
ISLAM
« Soumission à Dieu (Allah) », l'Islam (de
la racine arabe Salam = paix, salut) a été révélé
à Mahomet au travers du Coran (VIIème siècle après
Jésus-Christ).
L'Islam est la dernière religion universelle apparue à la
suite du judaïsme et du christianisme, déjà connus dans
le contexte de l'Arabie antique.
|
// L'islam se veut une religion de réconciliation avec Dieu. |
|
// La nouvelle religion vient « sceller »
(parachever) le message des deux précédentes religions. |
|
// Le prophète et le Livre Sacré (Coran) viennent
mettre fin aux luttes tribales entre Arabes, et font de ces derniers
une nation en leur donnant une langue unifiée, l'arabe. |
|
// L'unicité absolue de Dieu est le dogme fondamental de
l'islam. |
|
// L'islam prône que l'être humain est doté du
libre arbitre nécessaire pour obéir ou non aux commandements
divins, face auxquels il se trouve seul, sans clergé intercesseur
entre lui et Dieu. |
|
// La notion de communauté (Oumma)
des musulmans est centrale : elle transcende les clivages
ethniques et sociaux, et assure la défense des musulmans. « L'effort »
de la guerre sainte (qui n'est pas un commandement), permet l'élargissement
de l'oumma. |
|
// A la fois religion et Etat,
l'islam, au travers de la loi islamique (chariah) est présent
dans tous les apsects de la vie publique et privée du musulman.
|
|
// L'Islam dans le monde :
la majorité des musulmans vit à l'est du Pakistan (en
Asie Centrale). 30 % des Musulmans vivent dans le sous-continent
Indien, 20 % en Afrique sub-saharienne, 17 % en Asie du
Sud-Est, 18 % dans le monde arabe, 10 % dans l'ex-Union
Soviétique et en Chine. La Turquie, l'Iran et l'Afghanistan
contiennent 10 % des musulmans non-arabes du Proche-Orient. Bien
qu'il existe des minorités musulmanes dans chaque pays du monde,
jusqu'en Amérique Latine et Australie, les plus importantes
minorités se trouvent en Ex-Union Soviétique, Inde et
Afrique centrale, et Etats-Unis (6 millions). En Europe, on en
compte plus de 30 millions.
Voir
la carte |
|
// Les Cinq Piliers de l'Islam
(obligations et préceptes fondamentaux de l'islam, obligatoires
pour tous les musulmans) :
- la « profession de foi » (chahadah) attestant
qu'« il n'y a pas d'autre dieu hormis Dieu (Allah) et (que)
Mahomet est le Messager de Dieu »
- les cinq prières (salat) quotidiennes ;
- l'aumône (zakah) dans les proportions prescrites ;
- le jeûne (saoum) du mois de ramadan ;
- le pélerinage à la Mecque (hadj) au moins une fois
dans sa vie pour quiconque - homme ou femme - en est capable physiquement
et matériellement. |
|
// La guerre sainte (djihad), contrairement à certaines idées
reçues, n'est pas un pilier canonique de l'islam. |
Pour en savoir plus sur l'Islam :
- Sur les origines et les doctrines de l'Islam, voir le site Medintelligence :
définitions - Doctrines - Théologies - Schismes - Courants
de l'Islam
- Le Monde
Diplomatique propose un dossier complet sur l'Islam : de nombreux
articles permettent de faire un tour du monde de l'Islam et de la poussée
islamiste au sein de populations musulmanes dans la monde |
|
MUSULMAN
Appelés Mahométans jusqu'au 19ème siècle, les
Musulmans sont ceux qui adhèrent à l'islam, religion révélée
à Mahomet au VIIème siècle de notre ère.
Quelques personnes ne font pas le lien entre la
religion (l'Islam) et le fait d'appartenir à cette religion (être
Musulman).
Il est donc indispensable de rappeler que :
|
// Etre Chrétien, c'est
adhérer à la foi chrétienne, au message du Christ
(Le Chrétien peut être Catholique, Orthodoxe, Protestant...).
(Les termes liés : christianisme, chrétienté,
religion chrétienne...) |
|
// Etre Juif = être de
confession juive (Judaïsme, religion juive..) |
|
// Etre Musulman = être
de confession musulmane, adhérer à la foi islamique.
(ATTENTION : dans cette acception, « islamique »
ne signifie pas extrémisme. « islamique »
est un adjectif devant lequel on peut faire figurer des noms tels
« Loi », « Foi », « Droit »,
« Culture », « Art »,
mais également « Mouvement » ou « Parti »
(politico-religieux généralement), « Terrorisme »...
D'où une certaine confusion !)
Musulman équivaut donc pour les autres religions à Chrétien,
Juif, Boudhiste... |
Rappelons également que, par souci d'honnêteté intellectuelle
et de respect de chacun, on ne doit pas confondre les personnes qui adhèrent
à une religion, quelle qu'elle soit, avec ceux qui, au sein de ces
mouvements religieux, professent des discours extrémistes (Cf. Fondamentalisme) !
Un Musulman n'est pas un islamiste (au sens politico-religieux du terme),
de même que les « islamistes » ne représentent
pas les Musulmans du monde.
Un parrallèle pourrait être fait avec certains mouvements extrémistes
Chrétiens ou Juifs, qui ne représentent pas leurs religions
respectives, mais seulement l'expression d'une minorité. |
|
ARABES
Définition d'un dictionnaire « classique » :
Ensemble des populations formant une « nation » et
réparties dans 22 états du Moyen-Orient et d'Afrique
du Nord (env. 230 millions). A une souche qu'on localise dans la péninsule
arabique se sont agrégées de nombreuses populations arabisées
au fil du temps.
|
// Sont Arabes ceux qui :
- parlent une variante de la langue arabe et, en même temps,
considèrent que c'est leur langue « naturelle »,
celle qu'ils doivent parler, ou bien, sans la parler, la considèrent
comme telle. ;
- regardent comme leur patrimoine l'histoire et les traits culturels
du peuple qui s'est appelé lui-même et que les autres
ont appelé Arabe, ces traits culturels englobant depuis le
VIIème siècle l'adhésion massive à
la religion musulmane (qui est loin d'être leur exclusivité) ;
revendiquent l'identité arabe, ont une conscience d'arabité.
|
|
// Un Arabe n'est pas obligatoirement de
religion musulmane |
|
// Tous les Musulmans ne sont pas arabes : aujourd'hui, les
Arabes sont minoritaires au sein de la communauté des musulmans
(Islam) : ils représentent environ 230 millions de
musulmans sur une communauté de 1,3 milliards d'habitants
répartis dans le monde. |
Pour en savoir plus sur le monde arabe :
- Visiter le site et l'Institut du Monde
Arabe www.imarabe.org :
le monde arabe, histoire et devenir. Chaque pays est présenté
sous forme de fiche. Comme son nom l'indique, ce site n'a pas vocation à
présenter l'Islam dans le monde, mais uniquement la « sphère
arabe », géographiquement limitée à l'Afrique
du Nord, quelques états d'Afrique noire, et la sous-région
du Moyen-Orient.
-
Lire l'excellent ouvrage de Maxime Rodinson,
Les Arabes. Une analyse d'une intelligence rare et d'une clarté limpide !!
« Qui ne s'intéresse aux Arabes, quand ce ne serait
que pendant les intervalles où le projecteur infiniment mobile de
l'actualité arrête sur eux son faisceau, le temps d'un fulgurant
événement ?
Ces intervalles se sont d'ailleurs multipliés depuis deux ou trois
décennies jusqu'à former une page de temps presque sans discontinuités.
(...) Cependant, les ignorances sont aussi largement répandues que
les discours. (...) Ce livre a pour but de remédier - partiellement
- à ces ignorances en apportant une information précise, puisée
aux meilleures sources, je crois (...). Mais comprendre n'implique pas plus
complaisance ou servilité, amour total et aveuglement que malveillance
et dénigrement. Tout peuple comprend ses héros et ses crapules,
ses sages et ses fous, chacun a contribué au trésor positif
commun de l'humanité et aussi a commis collectivement des fautes,
des erreurs, des crimes. »
Maxime Rodinson, préface à l'édition de 1985 - Presses
Universitaires de France |
|
CORAN (al-Qur'an)
Mot issu de la racine arabe qara'a, « lire », « réciter
à haute voix ».
Le Coran est le livre sacré de tous les musulmans, directement révélé
par Allah à Mahomet. C'est la source primordiale de la loi religieuse
(Chariah) qui englobe toutes les actions humaines.
|
// Le thème central du Coran est
- la célébration de l'unicité de Dieu,
- la célébration de son action,
- la nécessaire « soumission » (sens
du mot « Islam ») à sa volonté
- la célébration de la mission prophétique de
Mahomet (VIIème siècle de notre ère). |
|
// Dieu y « parle » directement à Mahomet
par l'intermédiaire de l'Archange Gabriel. |
|
// Le Coran est en quelque sorte le « prolongement »
mais surtout « l'achèvement » de la Bible
et des Evangiles. On y retrouve des références à
la création biblique du Monde (Adam, Eve, Caïn, le Jugement
Dernier, Satan...), ainsi que de nombreuses références
aux prophètes de la Bible et des Evangiles : Abraham,
Salomon, Moïse, Jésus.
|
Pour en savoir plus sur le Coran
AVERTISSEMENT : comme tout texte sacré, le Coran est sujet à
de multiples interprétations selon les courants de pensée
existant.
Toute personne désireuse d'en savoir plus sur le Coran et l'Islam
pourra contacter directement la Mosquée
de Paris (ou autre), qui organise régulièrement des conférences
ouvertes au public.
- Le site de l'Association des Etudiants Musulmans de l'Oregon State University
propose une
recherche lexicographique (par mot clef) dans le Coran.
- Yahoo
propose, dans son « Encyclopédie » une série
d'articles sur le Coran : L'histoire du Coran / L'élaboration
des textes écrits / Le Coran et la civilisation musulmane.
- Pour une lecture complète du Coran, le
site Islam en France propose l'intégralité du texte sacré.
|
|
CHARIAH (ou Shariah)
Le mot provient d'une racine arabe signifiant « la voie prescrite ».
La chariah est la totalité des commandements de Dieu, tels qu'ils
sont énoncés dans le Coran et les Traditions.
|
// Pour guider une multitude de peuples aux traditions variées
devenus musulmans, les oulémas (savants en sciences religieuses)
ont élaboré une « science de la chariah »
(fiqh), censée répondre à tous les problèmes
des coyants, même les problèmes plus quotidiens. La chariah
détaille en particulier ce qui est :
- obligatoire ;
- recommandé ;
- neutre ou permis ;
- non prohibé mais déconseillé ;
- enfin ce qui est strictement interdit (haram) |
|
// Ces prescriptions concernent tous les
aspects de la vie humaine et de la relation à Dieu :
le culte et les Cinq Piliers, la vie sociale (droit privé et
pénal, interdits alimentaires). |
|
// Diversité de la chariah en Islam :
dans certaines régions de l'islam (Indonésie, monde
berbère) la chariah est limitée par la vigueur des coutumes.
|
|
// Dans les sociétés musulmanes
modernes : les systèmes politiques de nombreux
états musulmans sont bien souvent calqués sur ceux de
l'Europe.
L'application stricto sensu de la chariah est, dès lors, quasiment
impossible. |
|
// Les fondamentalistes, revendiquant une
réislamisation de la société, ont
pour objectif d'imposer l'application de la chariah comme unique source
du droit. |
|
// La chariah est « interprétée »
différemment selon les cultures et traditions ancestrales
propres à chaque société islamisée. Ainsi,
malgré la rigueur imposée en 1979 en Iran lors de la
Révolution islamique, on n'a jamais atteint dans ce pays cette
« somme d'interdits » imposés en Afghanistan
par les Talibans depuis 1996-1997. |
|
|
SUNNA
En arabe, Sunna signifie « usage », « coutume »,
et le terme recouvre les pratiques des nations en général.
Dans le Coran et les Traditions, la Sunna désigne les actes et les
paroles de Mahomet.
Le courant majoritaire de l'Islam qui s'appuie sur la Sunna est le Sunnisme. |
|
LES CINQ PILIERS DE L'ISLAM
Les Cinq Piliers de l'Islam (obligations et préceptes fondamentaux
de l'islam, obligatoires pour tous les musulmans) :
|
// la « profession de foi »
(chahadah) attestant qu'« il n'y a pas d'autre
dieu hormis Dieu (Allah) et (que) Mahomet est le Messager de Dieu » |
|
// les cinq prières (salat)
quotidiennes ; |
|
// l'aumône (zakah) dans
les proportions prescrites ; |
|
// le jeûne (saoum) du
mois de ramadan ; |
|
// le pélerinage à la Mecque
(hadj) au moins une fois dans sa vie pour quiconque - homme
ou femme - en est capable physiquement et matériellement. |
|
|
DJIHAD
Le mot arabe djihad, que l'on traduit par « guerre sainte »,
signifie d'abord « effort (contre ses passions) ».
Ce mot est tiré de la même racine que idjtihad, un principe
du droit.
Le concept de guerre sainte fut codifié par des juristes sunnites
dans le contexte de l'expansion musulmane, aux VIIème et VIIIème
siècles de notre ère.
|
// L'objectif de la guerre sainte
est d'étendre l'islam et son territoire ou de le défendre
(contre les Byzantins, et plus tard contre les Croisés, comme
le fit l'émir Saladin au XIIème siècle). |
|
// Elle doit être menée par les adultes mâles
« en nombre suffisant ». |
|
// Ceux qui meurent au cours du djihad sont des « martyrs »
promis au paradis. |
|
// Contrairement à certaines idées
reçues, la guerre sainte n'est pas un pilier canonique de l'islam,
sauf chez certaines « sectes » extrémistes
dérivées de l'islam. |
|
// Selon la sunna (actes et paroles de Mahomet, que l'on pourrait
traduire pas usage, ou coutume) le djihad doit être précédé
d'une exhortation aux incroyants à se convertir (les Gens du
Livre (Juifs et Chrétiens) ne sont pas concernés, leur
statut leur permettant de conserver leur religion). |
|
// Il est théoriquement impossible de diriger la guerre sainte
contre des musulmans, mais ce précepte fut souvent violé
au cours de l'histoire par opportunisme politique, et il l'est aujourd'hui
par nombre de mouvements intégristes.
|
Pour en savoir plus sur le Djihad :
- Dictionnaire élémentaire de l'Islam : article
Djihad
- Les différentes formes (et sens) du mot djihad : le
Djihad en Islam
- Le mot Djihad dans le Coran |
|
ISLAMISME (ou intégrisme musulman,
ou fondamentalisme)
Dans les pays musulmans, l'intégrisme prône un retour aux sources
de la chariah et à l'âge d'or de Mahomet et des premiers califes.
L'intégrisme constitue un phénomène récurrent
depuis l'apparition de l'Islam.
|
// Courant essentiellement politique,
l'integrisme conteste le pouvoir en termes religieux, défendant
la nature théocratique (pouvoir politique détenu par
les religieux) de l'Etat musulman. |
|
// De ce fait, les intégristes considèrent les gouvernants
actuels des Etats musulmans comme étant impies (méprisant
la religion - incroyants). |
|
// C'est par la guerre sainte (théoriquement proscrite contre
des musulmans) que les intégrismes du présent et du
passé prétendent s'imposer. |
|
// Les intégristes prônent
:
- l'application intégrale de la chariah à tous les aspects
de la vie quotidienne et politique ;
- la rupture avec l'Occident ;
- l'instauration d'un Etat islamique « authentique ». |
|
// La nébuleuse intégriste actuelle englobe des organisations
très diverses, souvent violemment rivales, comme au Pakistan
et en Afghanistan. |
|
// L'intégrisme se caractérise par des conceptions
intransigeantes, intolérantes et manichéistes (Occident =
Satan), voire xénophobes ou meurtrières contre les Gens
du Livre (Juifs et Chrétiens), pourtant respectés en
Islam. |
Pour en savoir plus sur l'Islamisme :
- Voir le site Medea,
agence de presse spécialiste du Moyen-Orient
- Une page intéressante sur le thème « Islamisme
et racisme sur le site Anti-rev
(pour Anti-révisionnisme) »
- Un article intéressant sur l'évolution du Hamas, passant
de mouvement à « vocation » sociale à
un mouvement à caractère politique : « Islamisme
et violence : le cas de la Palestine », sur le site Conflits.org. |
|
SUNNISME
Courant majoritaire de l'Islam qui s'appuie sur la Sunna (usage, coutume,
= actes et paroles de Mahomet).
|
// Les Sunnites sont ceux qui obéissent à la théorie
et à la pratique de la Sunna. |
|
// Ils représentent donc les musulmans « orthodoxes »
(en conformité avec la doctrine originelle de l'Islam). |
|
// Dans le monde, 90 % des musulmans sont sunnites, et 10 %
chiites. |
On peut distinguer quatre grandes doctrines et écoles
d'interprétation (Madhab) au sein du mouvement sunnite :
|
// Les Hanafites (de Abu Hanifa,
mort en 767) : ils accordent beaucoup dimportance au jugement
personnel du croyant lorsquil sagit de déterminer
ce quil faut faire ou ne pas faire. Ainsi, ils peuvent être
considérés comme les moins rigides dans leur interprétation
de lislam.
Ce sont pour la plupart les musulmans de Turquie, dInde, du
Pakistan,... |
|
// Les Malikites (de Malik ibn
Anas, mort en 796) : ils se basent sur le droit musulman en vigueur
à Médine du temps du Prophète Mahomet (VIIème siècle).
Ils accordent également une forte importance à lopinion
personnelle et se retrouvent principalement en Afrique du nord et
au Soudan. |
|
// Les Shafiites (du juriste
musulman Al Shafii, mort en 820) : leur doctrine accorde beaucoup
dimportance au droit musulman. Cette doctrine se retrouve dans
le Golfe persique et en Indonésie. |
|
// Les Hanbalites (de Ahmad ibn
Hanbal, mort en 855) : ce sont les plus rigoureux et les plus
conservateurs dans leur vision de lislam.
Leur doctrine repose sur une interprétation littérale
stricte du Coran.
Ce mouvement se retrouve essentiellement en Arabie Saoudite. |
|
|
CHIISME (ou shiisme)
Au début (VIIème siècle), il s'agissait d'un mouvement
politique « légitimiste » lié à
la succession de Mahomet, le « Parti d'Ali » (chiat
Ali)
Puis ce mouvement connut des subdivisions, et fut essentiellement assimilé
à l'Iran actuel.
|
// Pour les chiites, le califat, héréditaire, revient
de droit aux descendants de Mahomet. Celui-ci aurait désigné
pour successeur son cousin et gendre Ali. |
|
// Quatrième Calife musulman (656-661) et premier immam chiite,
Ali est finalement défait et assassiné par des opposants. |
|
// Ses deux fils prirent sa succession, mais furent également
assassinés. |
|
// Le « martyre » de Hussein, second fils
de Ali, est à l'origine d'un véritable culte, paré
d'une dimension messianique où le don de soi permet le salut
du monde. |
|
// Chez les chiites, un clergé se met en place, dirigé
par des mollahs et des imams, véritables intercesseurs entre
les hommes et Dieu (ce qui n'existe pas chez les sunnites). La place
des imams est centrale pour le chiisme, puisque ceux-ci continuent
le cycle des prophètes qui, pour les sunnites, est clos avec
Mahomet. |
|
// Le chiisme forme pour certains une véritable « religion
à part entière », notamment en raison des
spécificités propres à la culture iranienne et
aux croyances et superstitions qui lui sont propres. |
|
// Le chiisme représente 10 % des musulmans du monde.
|
Le chiisme est divisé en 3 grands courants,
parfois sensiblement différents les uns des autres. Les divisions
dans le chiisme tiennent non seulement à la définition de
la lignée des imams, mais aussi à leur rôle :
|
// Pour les chiites Duodécimains
ou imamites (iraniens, chiites irakiens et libanais), douze imams
se sont succédé tenant leur pouvoir de Dieu. Le dernier,
Mohamed, mort en 874, s'est « retiré »
et reviendra sous le nom de Mahdi (« Celui qui est bien
guidé ») pour instaurer un règne de justice
et de vérité.
On rejoint là le thème majeur du Jugement Dernier annoncé
par le Messie, dans les religions juive et chrétienne. |
|
// Les zaydites ne reconnaissent
que cinq imams, dont la désignation tient surtout à
leurs qualités personnelles ; ils rejettent le dogme de
l'imam caché. Plusieurs dynasties zaydites ont régné
dans l'histoire, en particulier au Yémen, à Sanaa, de
1592 à 1962. |
|
// Les Ismaéliens ou « Septimaniens »
limitent à sept le nombre des Imams légitimes. Leur
chef religieux est l'Aga Khan. Ils se subdivisent en plusieurs groupes
dissidents et sectes :
- Les Nizarites, que l'histoire connaît
mieux sous le nom de la secte des Assassins, forment une branche du
chiisme ismaélien. (Voir définition)
- Les Alaouites (ou noseïris) :
ont intégré diverses croyances provenant d'autres religions
(Christianisme et Hindouisme). Plus d'1,5 millions de Syriens
sont Alaouites (environ 10 % de la population, dont la famille
Assad, au pouvoir depuis les années 70).
- Les Druzes (Syrie, Liban, Israël)
sont également issus de la branche ismaélienne du chiisme
mais en sont si éloignés que beaucoup ne les considèrent
plus comme des chiites ni même parfois comme des musulmans.
|
Pour en savoir plus sur le Chiisme :
- Lire l'article « chiisme » du Dictionnaire
de civilisation musulmane, de Yves Thoraval (Ed. Larousse)
- Une page du site Medea
(Agence Europe - Agence internationale d'information) donnant de nombreux
détails sur la signification et les différentes branches du
chiisme
- Ne pas ignorer le livre de René Kalisky, « L'Islam,
origine et essor du monde arabe », aux éditions Marabout
Histoire |
|
WAHABISME
Mouvement politico-religieux intégriste, le wahabisme est né
en 1744 en Arabie de l'alliance d'un prédicateur rigoriste (Mohammed
Ibn Abd-el Wahab) et d'un chef tribal, Mohamed Ibn Séoud (A l'origine
des Séoud, fondateurs de l'Arabie Saoudite (ou Séoudite).
|
// Ibn Wahab est partisan du retour à la pureté originelle
de l'islam.
Il condamne les pratiques populaires,
interdit le tabac, la musique, la moindre proximité publique
entre hommes et femmes et impose le port de la barbe « islamique »
aux hommes. |
|
// Pour les wahabites, les écoles traditionnelles sunnite
et chiite sont considérées comme étant trop « tièdes »
ou « hérétiques ». Ainsi, Ibn
Wahab proclama la guerre sainte (djihad) contre ces deux courants
principaux de l'islam au XVIIIème siècle. |
|
// On peut considérer le wahabisme comme
la première grande manifestation moderne de réveil de
l'Islam arabe au 18ème siècle, qui inspira
de nombreux mouvements politico-religieux luttant contre la domination
turque et l'influence des puissances européennes. |
Aujourd'hui, l'Arabie Séoudite, dotée d'énormes moyens
finanaciers et politiques, s'efforce par divers moyens, dont les organisations
panislamiques qu'elle domine, de propager la doctrine Wahabite et sa vision
de la société dans tout le monde musulman.
Le wahabisme joue incontestablement un rôle
de premier plan dans le renouveau intégriste actuel.
En 1990-1991, lors de la guerre du Golfe, l'Arabie Séoudite, en acceptant
notamment la présence de soldats non musulmans et occidentaux sur
ses terres, à contrevenu à l'une des règles essentielles
de l'islam rigoriste wahabite. Rappelons que c'est là l'un des nombreux
griefs que portent Oussama Ben Laden et ses proches (wahabites saoudiens
ou yéménites) à l'égard de l'Arabie Saoudite
et des Etats-Unis.
Pour en savoir plus :
- sur l'Arabie Séoudite, consulter le site de l'Institut du Monde
Arabe, imarabe.org
- Le Monde
Diplomatique propose également un article sur l'Arabie de la
famille Séoud aujourdhui. |
|
FONDAMENTALISME
Tendance de certains adeptes d'une religion à revenir à ce
qu'ils considèrent comme fondamentale, originel.
Le terme fondamentalisme vient de la dénomination donnée aux
États-Unis à un groupe protestant qui soutenait la vérité
littérale de la Bible et publiait, vers 1910, un bulletin périodique
appelé « The Fundamentals », nom initialement
associé à des mouvements chrétiens, de tendance ultraconservatrice
et rigoriste, qui sert de référence à d'autres fondamentalismes
protestants et à l'intégrisme catholique du XXème siècle,
principalement en France.
Il s'est ensuite largement appliqué à des phénomènes
religieux très différents dans lesquels se produisent des
interrelations extrémistes entre la sphère religieuse et la
sphère politique.
Parallèlement à l'importance politique acquise par les groupes
islamistes, la dénomination unitaire « fondamentalisme »
est utilisée indifféremment pour désigner différents
mouvements de « fondamentalistes islamiques », le
tout se confondant avec « l'intégrisme islamique »,
« l'islamisme », « le terrorisme »,
par un amalgame linguistique utilisé à partir de 1970 pour
diaboliser un « ennemi islam » stéréotypé.
Dans le domaine des fondamentalismes religieux, qu'ils soient islamiques,
chrétiens ou judaïques, il convient de distinguer différentes
catégories : des fondamentalismes chrétiens comme le
« national catholicisme », ou de nombreux aspects
de l'inquisition jusqu'aux fondamentalismes islamiques dans lesquels existe
une grande prolifération de mouvements et de dirigeants islamistes :
le fondamentalisme neo-hanbalita wahabi en Arabie centrale au milieu du
XVIIIe siècle, ultérieurement wahabisme, réapparu
au XXème siècle ; Hassan al Banna (monde arabe)
et Abul ala-Maududi (Inde) ; les frères musulmans (1927) ;
les « Nahda » ; al « Dawa »
Irak (1956) et Dubaï; Hezbollah iranien, Liban (1980), le mouvement
palestinien Hamas ; le FIS (1991) en Algérie ; le Nahda
tunisien ; le mouvement marocain Justice et Charité ; Islam
el Bashir du Soudan ; Elkadi Husein du Pakistan ; Yamaa Islamiya
du Liban ; le parti islamique d'Iraq ; les taliban en Afghanistan ;
les collectifs islamiques et la Ligue de la prédication (Dawa) en
Europe et aux États-Unis, entre autres.
(Source : projet
de rapport sur les femmes et le fondamentalisme (2000/2174(INI)) de
la Commission des droits de la femme et de l'égalité des chances
du Parlement européen.)
Pour en savoir plus :
- Mokthar Ben Barka, Jean-Paul Willaime, Les nouveaux rédempteurs.
Les fondamentalisme protestant aux Etats-Unis, Les Editions de l'atelier / Les
Editions ouvrières, 1998
- L' Amérique entre la Bible et Darwin de Dominique Lecourt, Quadrige,
Presses Universitaires de France, 1998
- Les ouvrages sur l'intégrisme islamique sont présentés
dans la rubrique Livres. |
|
FRÊRES MUSULMANS Ikhwan
el-Mouslimin
Confrèrie politico-religieuse fondée en Egypte en 1929 par
Hassan el-Banna, pour un retour intégral à l'observance du
Coran et de la tradition islamique, considérés comme la base
nécéssaire et suffisante de toute la vie privée et
publique.
Les Frères musulmans luttaient contre l'influence de l'Occident,
mais ils ne repoussaient nullement le progrès moderne dans les domaines
scientifique et technique ; ils aspiraient à un ordre de justice
sociale aussi éloigné du capitalisme que du communisme.
En raison de leur opposition à l'Angleterre, les Frères musulmans
entrèrent dès 1940 en relation avec les agents de l'Axe.
C'est à cette époque que le « guide suprême »,
Hassan el-Banna, doubla son mouvement d'une organisation secrète
de saboteurs et de terroristes ; ce sont ces commandos qui assassinèrent
les Premiers ministres Ahmed Maher (févr. 1945) et Nokrachy
pacha (déc. 1948). En représaille de ce dernier attentat,
le gouvernement fit assassiner Hassan el-Banna (fév. 1949).
Les Frères musulmans, qui avaient étendu leurs ramifications
dans tout le monde arabe (on a diversement estimé leurs effectifs
: entre 200 000 et 2 millions !), contribuèrent à
préparer la chute du roi Farouk, en 1952.
Leurs conceptions théocratiques ne tardèrent pas à
s'opposer à celles des officiers du Conseil de la Révolution
Nasser...).
Leur confrèrie fut alors dissoute en janv. 1954, et, à la
suite d'un attentat manqué contre le colonel Nasser (oct. 1954),
plusieurs de ses chefs furent assassinés. Les Frères musulmans
conservèrent néanmoins une activité occulte tant en
Egypte qu'en Syrie.
En 1981, l'assassinat du président Sadate leur fut attribué.
La vague d'intégrisme qui menace l'équilibre de l'ensemble
du monde musulman ne peut être dissociée de l'activité
de la confrèrie des Frêres Musulmans, dont les idées
influencèrent bon nombre d'autres mouvements aujourd'hui puissants
dans différents pays.
(Source : article extrait du Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire
de Michel Mourre, Editions Bordas)
Pour en savoir plus :
- Lire l'ouvrage de Olivier Carré et Gérard Michaud, Les Frêres
Musulmans, Egypte et Syrie (1928-1982), Editions Gallimard-Julliard, Coll.
Archives, 1983 |
|
SOURCES
- Yves Thoraval, Dictionnaire de civilisation musulmane - Editions
Larousse, coll. Références - 1995
- Maxime Rodinson, Les Arabes, PUF, 3ème édition, 1985
- Edgard Weber, Georges Reynaud, Croisade d'hier, djihad d'aujourd'hui
: théorie et pratique de la violence dans les rapports entre l'Occident
chrétien et l'Orient musulman - Editions du Cerf, Paris, 1989
- Dictionnaire universel francophone - http://www.francophonie.hachette-livre.fr
- Petit Larousse illustré, édition 2000
- Le Grand Atlas des Religions, Encyclopaedia Universalis, 1988
- René Kalisky, L'Islam, origine et essor du monde arabe -
Editions Marabout, coll. Histoire - 1987 |
|
Association Thucydide-Conception |